56
« Mère ? »
Anna Larina Dmitroff était plantée devant l’ouverture taillée dans la paroi de la grotte, à l’endroit où l’autel fait d’ossements humains se trouvait un moment plus tôt. Sa toque et le col de vison de son long manteau matelassé étaient couverts de flocons, et la neige formait une croûte sous la semelle de ses bottes fourrées. Elle tenait un pistolet Glock 37 pointé vers la poitrine de sa fille, mais ses yeux, toutes les fibres de son être, semblaient rivés sur le dolmen et le fluide rouge, iridescent, qui suintait en dessous.
« L’autel d’ossements, dit-elle d’une voix étranglée par un mélange de crainte, de ferveur, et d’avidité ardente, impérieuse. Je savais qu’il suffisait d’un peu de patience. Tu vois, je n’ai eu qu’à attendre et tu as fini par m’y conduire. »
Zoé secoua la tête.
« Mais comment pouvais-tu savoir où… ? »
Un froid terrible l’envahit alors, mais elle ne voulait pas croire ce qui lui venait à l’esprit. Elle ne pouvait pas le croire, parce qu’elle en mourrait.
Lentement, elle se tourna vers Ry et le regarda. Elle avait l’impression de se déplacer sous l’eau.
« Comment ça, « Qu’est-ce qui vous a tellement retardée ? » Tu t’attendais à la voir débarquer ?
— Je travaille pour elle, je te rappelle. Elle m’a dit de te séduire, de gagner ta confiance, et que tu nous conduirais à l’autel d’ossements. Je dois dire que tu ne constituais pas un gros défi, Zoé. »
La douleur qui lui brûlait le cœur était tellement violente qu’elle crut qu’elle allait s’évanouir. Bon sang, ce qu’elle avait pu être bête ! Ne fais confiance à personne, pas même à ceux que tu aimes. Mais comme tant de Gardiennes avant elle, elle était tombée amoureuse, et cet amour l’avait trahie : tout ce en quoi elle croyait n’était que mensonges.
« Ry O’Malley, je te hais. Je te hais tellement que je te tuerais. »
Anna Larina fit visiblement un effort de volonté pour s’arracher à la contemplation de l’autel.
« Je t’en prie, Zoé, pitié ! lança-t-elle. Ce que tu peux être gourde, vraiment ! Tu ne vois pas que c’est de la comédie ? Il essaie de me faire croire qu’il n’est pas le formidable traître pour lequel je le prends, et à juste raison. Il s’attendait peut-être à me voir, en effet, mais il n’y avait aucune chaleur dans le grand sourire avec lequel il m’a accueillie. Il ne montrait que ses dents. N’est-ce pas, Sergueï ? »
Ry laissa échapper un profond soupir et haussa les épaules.
« Ça ne coûtait rien d’essayer. » Il se tourna vers Zoé avec un pauvre sourire. « Pardon, ma puce. »
Après une souffrance aussi violente, Zoé éprouva une vague de soulagement si pure, si intense, qu’elle lui fit monter les larmes aux yeux.
« Je crois que je te déteste encore, Ry. Pour m’avoir fait une peur pareille.
— Vous avez fini, tous les deux ? demanda Anna Larina. Quant à la façon dont j’ai su où vous trouver… Je me doutais bien que vous finiriez par vous montrer à l’endroit où notre assez macabre histoire de famille a commencé, alors j’ai décidé de couper court à tous les drames intermédiaires et de venir droit dans ce trou d’enfer gelé. J’ai su que vous étiez en ville cinq minutes après votre arrivée à l’hôtel. Vous pensiez vraiment que j’allais vous laisser vous en tirer avec ce qui m’appartient ? C’est à moi d’être la Gardienne. L’autel d’ossements est à moi.
— L’autel n’est pas à toi, pas plus qu’il n’appartient à aucune des Gardiennes. Notre tâche est de préserver son secret et de le tenir à l’abri de…
— Quelle tâche ? fit Anna Larina avec un rire un peu trop sauvage. Tu es payée à l’heure, peut-être ?
— Le tenir à l’abri, poursuivit Zoé, des gens comme toi. Et si tu es venue pour en boire, il ne fallait pas te donner cette peine. Il suffit d’une goutte, et tu as déjà eu la tienne.
— De quoi parles-tu ? » demanda Anna Larina.
Mais Zoé vit une lueur passer fugitivement sur son visage. La connaissance du secret, et une espèce de triomphe pervers.
« Oh, je crois que tu es au courant. Ta guérison miraculeuse de la leucémie, que tu as eue à quatre ans. Le fait que, quand tu te regardes dans la glace, tu as l’air d’avoir trente ans, et pas un jour de plus.
— Alors imagine tout l’argent que j’ai économisé en Botox et en chirurgie esthétique. C’est autant dont tu hériteras, Zoé, ma chère. Sauf que, oups ! dommage pour toi, je ne mourrai jamais.
— À moins que vous vous fassiez tirer dessus, intervint Ry. Et il y a toujours la possibilité que quelqu’un vous poignarde, vous noie ou vous étrangle. »
Anna Larina secoua la tête en émettant un tss-tss réprobateur.
« Sergueï, Sergueï, stupide vor. Moi qui te trouvais prometteur, tu me déçois vraiment. Le dernier homme qui m’a trahi a fini la tête dans un bac de crème glacée. Je n’aurai malheureusement pas le temps de faire preuve de cette créativité avec toi. Mais tu peux être sûr que j’aurai ta peau.
— Sauf si j’ai la vôtre avant. »
Elle éclata de rire à nouveau, enleva sa toque de vison et secoua la tête pour faire bouffer ses cheveux.
« Et qu’est-ce que tu vas me faire ? Me lancer un caillou ? Parce que je doute que tu aies un pistolet dans ta poche. La seule façon d’aller à Norilsk à cette époque de l’année, c’est par avion, et ils n’ont pas de problème de repérage des suspects, ici, en Russie. Tous les étrangers, et surtout les Américains, sont automatiquement soupçonnés et susceptibles de subir une fouille au corps à tout moment. Même un imbécile de vor comme toi n’aurait jamais pris le risque de se faire pincer, ne serait-ce qu’avec un cure-dent.
— C’est pourtant possible puisque toi, tu y es arrivée », fit Zoé, par pure bravade.
Car sa mère avait raison. Ils n’auraient pas pu embarquer un pistolet à bord de l’avion, et Norilsk semblait être la seule ville au monde où Ry ne connaissait pas « un gars ».
« Je suis une pakhan de la mafiya russe, chérie. J’arriverais à me procurer une valise nucléaire si j’en voulais vraiment une. C’est un jeu d’enfant quand on possède la moitié de ce putain de pays. »
Elle esquissa un petit mouvement, comme si elle allait entrer dans la grotte avec eux, et Zoé sentit Ry se raidir. Elle savait ce qu’il pensait : si sa mère se rapprochait suffisamment, l’un d’eux aurait peut-être une chance de saisir son Glock.
Mais Anna Larina n’entra pas plus avant dans la petite cavité. Elle se contenta de river à nouveau son regard sur l’autel. La lueur rouge du suintement semblait maintenant palpiter, devenir plus intense, s’assombrir, briller à nouveau, et Zoé vit l’avidité à l’état pur enfiévrer le visage de sa mère.
Cela ne dura qu’un instant. Anna Larina arracha son regard à l’autel et ramena toute son attention sur eux.
« Toi, Sergueï, tu vas poser la lanterne par terre, bien gentiment et tout doucement, et si j’ai la moindre impression que tu penses seulement à me la balancer, ma fille prend une balle dans le cœur. Très bien… Maintenant, vous allez sortir tous les deux, en commençant par toi, Zoé, et vous allez me rejoindre dans cette jolie grotte. En faisant des tout petits pas de bébé, chérie. Bien gentiment et tout doucement. »
Zoé passa la première sous la voûte pour réintégrer la grotte. Anna Larina recula alors qu’ils s’approchaient d’elle, en prenant bien soin de garder une distance de sécurité entre eux et le pistolet braqué sur la poitrine de sa fille.
« Très bien, les enfants. Maintenant, approchez. De l’autre côté de la mare.
— Quand tu étais à Los Angeles, tu aurais dû en profiter pour faire du cinéma, fit Zoé, dans l’intention de la faire parler, de la distraire, pour gagner un peu de temps : le temps de faire quoi, elle l’ignorait. N’est-ce pas, mère, après ce joli petit numéro que tu m’as fait dans ta bibliothèque, quand tu m’as raconté que tu n’avais jamais entendu parler d’une chose appelée “autel d’ossements” ? »
Un sourire fugace étira les lèvres de sa mère.
« Tu n’as pas toujours été celle à qui il était destiné, Zoé chérie. Ce matin-là, avant de me larguer dans un orphelinat et de m’oublier pour toujours, ta chère grand-mère défunte m’a parlé de cette merveille qu’elle appelait l’autel d’ossements. Elle m’a dit qu’il était caché dans une grotte, dans les profondeurs de la Sibérie, et que si on en buvait on ne pouvait pas mourir, ce qui le rendait dangereux. Elle a dit que les femmes de notre famille étaient appelées des Gardiennes, parce qu’elles le gardaient à l’abri du monde. C’était un devoir sacré qui se transmettait de mère en fille depuis le commencement des temps. Quel baratin ! » Et pourtant, sous les yeux de Zoé, le visage de sa mère sembla s’adoucir alors qu’elle se replongeait dans les souvenirs de ces derniers moments avec une mère qui s’apprêtait à sortir de sa vie pour toujours. « Mais je n’avais que neuf ans, et tu connais les enfants. Tout ce qui m’intéressait, c’était de savoir comment on pouvait faire un autel avec des os. Je pense que c’est ce qui l’a empêchée de me raconter le reste : elle avait peur que je n’y comprenne rien ou que je l’oublie. Elle m’a tout de même montré l’icône, une Vierge Marie tenant sur ses genoux une coupe en forme de crâne. Elle a dit qu’une Gardienne, de l’époque du tsar Ivan le Terrible, avait créé l’icône comme moyen de garder le secret de l’autel.
— Pas étonnant que tu aies passé toutes ces années à collectionner les icônes, dit Zoé. Je pensais que c’était pour leur beauté, et que le seul fait de les regarder était un plaisir pour toi. Tes icônes semblaient être la seule chose au monde qui comptait vraiment pour toi, et même ça c’était une imposture. »
La bouche de sa mère adopta une expression méprisante.
« Je te jure, Zoé, il y a des moments où tu ruisselles positivement de niaiserie. C’était un investissement, rien de plus, pendant que je fouillais le monde à la recherche de la seule icône qui comptait vraiment pour moi. Ne voyant pas revenir ma mère, j’ai fini par me dire qu’elle était morte, et que cette chose avait été mise au mont-de-piété, ou vendue. Je croyais qu’elle était morte… »
Elle est toujours cette fillette, pensa Zoé. La fillette qui attendait à l’orphelinat une mère qui ne reviendrait jamais. Et quand Katya était morte en faisant de sa petite-fille la Gardienne, elle avait dû se sentir abandonnée une nouvelle fois. Et elle ne comprend pas pourquoi. Katya lui avait parlé de l’autel, elle lui avait dit qu’elle en serait la Gardienne un jour, et puis elle lui a tout repris pour me le donner, et elle ne comprend pas pourquoi sa mère lui a fait ça. Elle ne sait pas pourquoi.
« Je croyais qu’elle était morte, répétait Anna Larina, en foudroyant sa fille de ses yeux pleins de rage et de souffrance. Et pendant tout ce temps, c’est pour toi qu’elle le gardait.
— Tu te trompes à son sujet, dit Zoé. Tu te trompes complètement sur elle. Elle ne te détestait pas, elle ne t’a jamais détestée. Elle t’avait mise dans cet orphelinat pour te protéger des chasseurs, et elle t’aurait donné l’icône ensuite, elle aurait fait de toi la Gardienne si…
— Si quoi, Zoé ? Je me fous complètement de ce qu’elle a fait, cette vieille salope, je suis au-dessus de ça, mais tu donnes l’impression d’avoir besoin de t’affranchir de tout cela, alors allons-y.
— Tu étais sa petite fille chérie, tu étais mourante, et elle ne pouvait pas le supporter. Alors elle t’a fait prendre l’élixir, tout en sachant ce que ça te ferait. Une goutte, et tu vivrais. Mais une goutte te rendrait folle, aussi.
— Je ne… Qu’est-ce que tu racontes ? »
Zoé faillit faire un pas vers sa mère, dans le désir instinctif de la réconforter, mais elles étaient séparées par la mare. Et le pistolet était toujours braqué sur elle, immuable, mortel.
« Elle dit que l’élixir de l’autel d’ossements est bien une fontaine de Jouvence, intervint Ry. Mais en boire a une conséquence désastreuse, et je pense que vous le savez déjà, au fond de votre cœur, vous savez ce que c’est. Toutes ces années, pendant que le visage que vous voyiez dans votre miroir changeait à peine, vous sentiez la folie croître et vous embraser, vous consumer. Vous resterez éternellement belle et jeune, pakhan, mais le prix à payer est votre santé mentale. À votre insu, sans le vouloir, vous le payez cher. Et ça ne fera qu’empirer. Chaque année que vous passerez sur cette terre vous coûtera un peu plus de votre équilibre mental. »
Anna Larina secoua la tête.
« Non, c’est un mensonge. Une espèce de ruse pour que je renonce à l’autel, mais ça ne marchera pas.
— Tu ne t’es jamais demandé, poursuivit Zoé, pourquoi ta mère, qui t’avait donné l’élixir alors que tu étais mourante, n’en avait jamais bu elle-même ? La raison pour laquelle elle n’a pas fait de toi la Gardienne, c’est qu’elle voyait ce que tu avais fait de ta vie. Tu es une pakhan de la mafiya russe. Quelle dépravation, quelle folie…
— Je ne suis pas folle ! » hurla Anna Larina, se surprenant désagréablement elle-même. Et puis elle eut un haussement d’épaule, et même un petit rire. « Contre-exemple flagrant, là, mais tu peux effacer ce petit sourire de ta figure, Sergueï, parce que ça n’a aucune importance. Vous pouvez penser ce que vous voulez, tous les deux. Je prends ce qui m’appartient. »
Et puis après, Mère ?
Zoé ne voyait pas comment Anna Larina pourrait les laisser quitter la grotte en vie. Elle exécuterait Ry ne serait-ce que pour le principe, parce qu’elle était la pakhan et qu’il l’avait trahie. Mais irait-elle jusqu’à tuer sa propre fille ? Par quoi était-elle habitée, maintenant ? Par une maladie, ou par le mal ?
Enfin, ça n’avait pas d’importance. Parce que de toute façon, alors que son regard allait du visage sans âme de sa mère au canon du Glock et revenait vers elle, Zoé savait de façon viscérale qu’on ne pouvait pas négocier, raisonner ou marchander avec cette créature, on ne pouvait pas la chasser en faisant un vœu.
Elle essaya quand même.
« Mère, je t’en prie. Pourquoi fais-tu ça ?
— Pourquoi ? fit Anna Larina avec un rire sauvage, incontrôlable. Il me semble que c’est évident. Si tu lui disais, Sergueï ? Tu es planté là, soudain silencieux comme une sangsue pompeuse de sang, calculant probablement comment tu vas pouvoir bondir à travers la mare et m’arracher le pistolet de la main. Explique à ma naïve enfant ce qui peut bien m’intéresser dans l’autel d’ossements.
— En dehors du fait que vous êtes complètement cinglée ? L’argent, le pouvoir. Les suspects habituels.
— Bingo. Tu as gagné le cocotier. Pensez aux milliards de dollars que les gens dépensent tous les ans dans le vain espoir de tromper leur miroir. Le Botox, les liftings, les liposuccions, les plasties abdominales : tout ça pour ne pas faire leur âge. Pour se convaincre, en dépit de toutes les preuves du contraire, qu’ils ne sont pas en train de mourir à chaque inspiration, à chaque minute qui passe. »
Zoé se rendit compte que, pendant que sa mère parlait, elle reculait aussi vers l’ouverture dans la paroi rocheuse. La salle, derrière, miroitait maintenant d’une lueur rouge, pulsatile comme un phare, comme le sang qui battait dans ses veines…
« Personne ne veut croire que l’individu merveilleux, exceptionnel, la splendeur terrestre dont il est l’incarnation va tout simplement cesser d’être, se dissoudre dans le néant », poursuivit Anna Larina, et elle fit encore un pas, puis un autre, l’excitation, l’anticipation, la passion rendant sa voix stridente. « Imaginez ce que les riches paieraient, tout ce qu’ils seraient prêts à me donner rien que pour ne pas avoir à affronter leur néant. Et j’aurais le pouvoir de choisir à qui accorder cette grâce, et qui condamner. Je serais Dieu. »
Zoé vit l’éclair blanc jaillir du canon du pistolet, une fraction de seconde avant d’entendre la détonation.
Ry poussa un grognement et tomba à plat ventre dans la mare noire, huileuse.
Anna Larina entendit l’écho de son coup de feu et de sa propre voix, Dieu… Dieu…, se répercuter sur les parois rocheuses alors qu’elle tournait les talons et pénétrait par l’ouverture voûtée dans la vibrante grotte rouge.
Puis, presque malgré elle – elle ne tenait pas vraiment à savoir –, elle se retourna et elle vit Zoé essayer de sortir Ry de la mare en le tirant par le dos de sa parka.
Oui, ma fille, c’est ça. Je savais que tu essaierais de le sauver parce que c’est tout toi, ça. Alors emmène-le à l’hôpital avant qu’il ne meure, sauf qu’il va probablement crever quand même parce que j’ai visé le ventre, pour le faire souffrir, qu’il ait bien mal. Mais emmène-le malgré tout, Zoé, et laisse-moi l’autel. On réfléchira plus tard à ce qu’on va faire de toi.
L’autel d’ossements… On aurait dit du sang répandu par terre, sur le sol brillant, visqueux. Elle crut même sentir une odeur de sang et entendre son appel, comme s’il l’attirait dans sa pulsation, vers son cœur rouge.
Elle s’approcha, les yeux sur son trophée, sur le pouvoir. Elle ne vit pas les loups par terre.
Elle entra dans le cercle qu’ils formaient, et le monde sembla s’écrouler sous ses pieds. Quelque chose n’était pas normal dans ce sol, la roche se désintégrait comme du sable sous la semelle de ses bottes.
Anna Larina tomba à la renverse en poussant des cris et des hurlements, tomba dans le noir, tomba interminablement, et très haut au-dessus d’elle, si loin, tellement loin maintenant, elle vit la lumière rouge palpitante. Si brillante qu’elle éclairait les ténèbres d’un étrange tourbillon coloré, comme si elle cherchait à la rejoindre. Elle eut envie de lui hurler de l’épargner, mais cela ne ralentit même pas sa chute.
Et puis, juste avant de toucher le fond, elle vit en ombre chinoise dans la lumière rouge, brillante, les tonnes de pierres et de roches qui s’abattaient sur elle.